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TEXTES

Jean-Pierre Léonardini

Double-page dans l’Humanité
A l’occasion de la remise du prix Paul Vaillant Couturier, 1991

(…) Une des preuves du caractère irréfutable de son art est, bien évidemment, qu’au vu de ses petits formats on imagine aussitôt la chose en grand. La quête de la vérité en trois dimensions passe par cette loi intangible. Le monumental, bien sûr, est affaire de commande sociale. Catherine Fourniau a donc conçu un projet époustouflant de monument à Cyrano, où l’on voit une figure virile anonyme tendre devant soi, comme un double, l’homme au grand nez dans un envol de cape. (…)

« Toute sculpture, quelle que soit sa taille, crée ou/et modifie l’espace qui l’entoure [nous dit Catherine Fourniau]. Le monument doit donc être forcément pensé par rapport à l’espace qui le fonde. J’aime les matériaux classiques et durables parce que je crois très fort au rapport au temps auxquels ils obligent ». Elle apprécie cette formule de Michel Seuphor : « La sculpture, en raison de la matière même qui la constitue, est commandée par la lenteur, donc par la réflexion. (…) C’est la sagesse même avec son âme d’angoisse ». (…)

Ses dessins, quand bien même ils ont souvent fonction de propédeutique à la statuaire, possèdent une envergure autonome, ramassant en traits drus sur le vide du papier un précipité de sens singulier. Certains ne sont pas loin de la synthèse économe et résolue d’un Fautrier, par exemple. (…)