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TEXTES

Claude Frontisi
Historien d’art
Université de Paris X

(…) La genèse s’accomplit par le dessin, aussitôt absorbé dans la pensée de l’objet futur. L’essentiel de la sculpture y figure : non seulement l’arabesque du contour, les effets tactiles de la manière dense, les crevasses du métal, mais aussi le présage plus lointain de la patine, avec sa peau unie et ses luisances. Dessein donc qui s’affirme d’emblée.
Plus tard, lorsque le bronze donne un corps tangible à l’idée la statue ne s’affranchit de la pensée dessinatrice qu’en apparence. Poétique de la matière issue du travail métallurgique, doublement « mise en relief ».
Visiblement, l’ouvrier-fondeur nourrit l’artiste de son savoir. Elle seule, cependant, détient ce pouvoir – l’art – de conférer la vie à l’enfant brut de naissance et doit encore, au prix d’un lent polissage, au corps à corps, lui communiquer une part de chaleur, de chair, d’être féminin …